Le 27 février, ils étaient nombreux

Mais que s'est-il donc passé aujourd'hui? Position des astres? Dispositions particulières liée à la détente des vacances... Aujourd'hui, ils ont été nombreux à me demander leur chemin... ou même juste un renseignement.

Ce matin, tôt, salle d'enregistrement à l'aéroport de Berlin Schönefeld, un homme et son passeport syrillique me demandent dans un mauvais allemand s'il est à l'heure pour l'enregistrement. Son billet électronique était en français, langue qu'il ne comprenait pas. Après quelques tentatives (allemand, français, langues des signes improvisées) l'anglais, il le comprenait.

Puis à Orly, un couple de jeunes berlinois - des amoureux venus passer un week end romantique à Paris - m'ont demandé de l'aide pour trouver le bus qui les amènerait à leur hôtel.
C'est pas fini. Je fais la queue pour prendre un billet à l'Orlybus, et une femme me demande en italien - sans doute - où se trouve Louisa Aragon. Je lui fais répèter... parce qu'il était certain que j'avais mal compris... puis après un temps, admets que je n'arriverai pas à comprendre ce qu'elle dit.

J'étais debout depuis 5h30, mon acnée réveillée par le changement de rythme, habillée confortablement (pour ne pas dire comme une vagabonde, mais version propre). Les yeux cernés. Bref, une tête d'épouvantail et une dégaine de quelqu'un qui va chercher les croissants en pantoufle. Qu'est-ce-que j'avais? Qu'est-ce-qu'ils avaient? J'avais pourtant le nez en l'air pour me ré-orienter... Mais passons, les aéroports sont des endroits propices pour se perdre et demander à la première personne qui passent son chemin.

Plus curieux, plus tard dans l'après-midi, un teknoboy (jean slim blanc et pull blanc, crête, ceinture fluo, la totale) me demande le chemin pour aller à l'église Notre-Dame de Lorette. J'attendais mon bus.
A peine minutes plus tard, une jeune femme me demande mon plan du métro.

Et la journée s'est terminée sur un: "Is the metro still working?"

Résumons et tentons d'en tirer quelque chose.
Même journée. 4 lieux différents. 7 personnes: 4 hommes, 3 femmes. 4 langues (5 si la langue des signes compte).
Je rêve. Tout simplement. Je n'ai jamais vécu une telle densité dans une même journée... à l'exception de mes petits boulots d'hôtesse ou d'exposante dans des salons professionnels... qui ne comptent pas. L'ironie de cette histoire est qu'aujourd'hui plus que jamais, je suis dans le doute.

• Le doute de mon avenir professionnel. Je ne sais plus ce que je veux faire de ma vie.

• Le doute de ma vie affective. J'ai perdu l'espoir de fonder une famille avec le seul homme sur cette terre avec lequel j'en ai envie... Au fond, c'est moi qui aurait besoin d'un guide. Quelqu'un qui n'indique le chemin spirituel, intellectuel, affectif, moral, et professionnel à suivre pour trouver ce dont j'ai envie.

Et là je sais que je fais un raccourci rapide. Peut-on mettre au même niveau une indication géographique (Où sont les toilettes?) qu'un chemin de vie (Comment être épanoui dans son travail?) ? Probablement pas. A y regarder de plus près, je ne suis pas sûre que la comparaison ne soit pas valide. La vie n'est pas un chemin linéaire, pas une autoroute avec péage à l'entrée, péage à la sortie. La vie est une ville, où tous les chemins sont possibles pour aller d'un point A à un point B.

Contraintes liées au véhicule: le chemin à pied ne sera pas le même qu'en voiture. Le chemin ne sera pas réalisé de la même façon que l'on est équilibré ou pas. Que l'on sait ce qu'on veut ou pas.
Contraintes liées à la configuration de la ville même. A celà près que c'est la voirie qui configure les bâtiments, et que dans la vie se sont nos propres constructions (éducation, famille...) qui configurent nos chemins.

Perplexe.
Pourquoi n'est-ce pas aussi simple qu'un "Suivez l' guide !" ?

Comments

[Tao]

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Amitié