Toutes les peaux ont été coloriées
On dit souvent des poèmes qu'ils sont une merveilleuse chance de se confronter à la contrainte. Se contraindre, c'est s'obliger à trouver d'autres voies que celle de la facilité. Se contraindre à une forme donnée, le quatrain, le sonnet, c'est donner un cadre qu'on ne se serait pas donné naturellement. Lutter contre sa propre facilté.
Ici, il s'agissait d'une contrainte non pas de forme, mais de compétence. Je ne sais pas flouter un visage pour en assurer l'anonymat. Après quelques essais, il a fallu opter pour quelque chose que je savais faire... le coloriage, retour à l'âge de 6 ans où il faut faire le contour sans déborder puis ... colorier.
Une fois chaque visage fait, ça n'était pas ça... Il fallait faire encore le bras du premier plan et toutes les mains.
Alors bien sûr, on a perdu l'élégance, le grain de ce cou; on a perdu les attitudes ennuyées où méditatives, mais on a gagné autre chose.
Sans doute se rapproche-t-elle (cette image) des pub pour iPod, mais peut-être que la vaste diffision de cette pub a aussi rendu ce traitement acceptable, aussi familiers que nos yeux puissent en être... et cette image reste autre chose.
Et surtout, ce qui me paraissait essentiel dans cette image a pu être conservé. Le bras, la main, le cou qui forment le cadre autour d'une perspective de visages.
.