Mais pourquoi donc?
J'ai fait ce constat il y a longtemps déjà. On, les gens, les personnes, n'importe qui me demande son chemin.
Je ne porte pas de pancarte, pas de paneaux particulier. Ca peut arriver n'importe quand, n'importe où, même quand je ne suis pas du quartier, ou même quand je ne connais pas la ville... ce qui est une position particulièrement savoureuse, celà dit en passant.
Je ne savais pas trop quoi faire de celà, ni même comment appeler cet état de fait. J'inspire confiance, je crois. Je dois avoir un visage avenant, une posture d'ouverture, peut-être. J'ai donc décrété qu'il s'agissait d'un don. Pas un don dont on peut se rengorger, non. Ca n'est pas la même chose que d'être doué au piano ou avoir la main verte, ou même avoir de l'humour. Ca ne permet pas de briller en société, ni d'être admiré, ni de créer une communauté. Ca n'a ni objet de socialisation, ni sujet. Mais il a quand même un objet utilitaire. La personne est perdue, et me choisit (en quelques sortes) pour lui indiquer son chemin. C'est une acte gratuit, en somme.
Mais un acte gratuit qui ne détruit pas, contrairement aux tags. Qui n'humilie pas, contrairement au Happy Slapping. Et surtout qui n'est pas volontaire. Je ne provoque pas l'état de fait. Il arrive, et c'est tout. Il sur-vient à proprement parler. Une personne demande son chemin à une autre personne, c'est tout à fait anodin, en principe. Mais c'est la répétition qui m'a mise la puce à l'oreille.
Ici, pas de: pourquoi moi? Je suis la moins bien placée pour vous fournir la réponse. Ici est le lieu de consignation de ses croisements de trajectoires. La mienne, la leur, et de ce micro temps qui s'est ouvert dans l'acte même de demander et renseigner sur son chemin.